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Grands ensembles morpho-pédologiques de Midi-Pyrénées

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Bassin central de Midi-Pyrénées

Sous-ensemble : PLAINES ET TERRASSES ALLUVIALES (QUATERNAIRE)

Subdivision : Vallées des rivières principales

Les grandes rivières de Midi-Pyrénées venant des Pyrénées ou du Massif Central ont entaillé les terrains molassiques et ont étalé leurs dépôts sur de vastes surfaces : les basses plaines sont formées avec les dépôts les plus récents et les terrasses avec les dépôts plus anciens.

  • UC 1 : Basses plaines d’alluvions récentes non à peu caillouteuses

Les sols sont localisés de part et d’autre des rivières, dans une zone généralement inondable. Ils sont très hétérogènes avec une dominante de sols limoneux. Les sols sont d’autant plus sableux ou caillouteux que l’on se situe près de la rivière ou que l’on se situe en amont. Toutefois, des bancs de grave se rencontrent aussi sur l’ensemble de la basse plaine. Les textures sont globalement plus argileuses dans les anciens méandres et au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la rivière.

Les sols sont généralement peu acides et parfois calcaires. Ils sont le plus souvent perméables. Une nappe alluviale est présente à faible profondeur (1-5 m). Ce sont des fluviosols bruts, typiques ou brunifiés.

Sur les parties non inondables des basses plaines, les sols sont plus anciens, parfois lessivés, et souvent plus hydromorphes : brunisols fluviques, quelques calcosols et calcisols, néoluvisols à néoluvisols rédoxiques.

  • UC 2 : Basses plaines d’alluvions récentes caillouteuses du Piémont Pyrénéen

Cette unité se différencie de l’unité UC 1, située plus en aval, par des dépôts plus grossiers. Au sortir des Pyrénées, les dépôts alluviaux de l’Ariège, de la Garonne et de l’Adour sont très caillouteux. Les sols sont généralement caillouteux et non calcaires, très souvent perméables (fluviosols bruts ou typiques).

  • UC 3 : Terrasses planes d’alluvions anciennes mal drainées à boulbènes limoneuses

Cette unité concerne essentiellement les terrasses de la Garonne (en aval de Martres Tolosane), du Tarn et de l’Aveyron qui couvrent de vastes surfaces planes. Un talus marque généralement le passage de la basse plaine à la première terrasse. Plusieurs niveaux de terrasses peuvent s’étager. Les dépôts des terrasses sont généralement constitués par une couche limoneuse en surface, et des couches caillouteuses en profondeur. Entre les deux, des couches argileuses plus ou moins épaisses peuvent s’observer en particulier en aval.

Le sol typique des terrasses est un sol lessivé hydromorphe dégradé (luvisol-redoxisol) appelé localement boulbène. Ce sol se caractérise par un horizon de surface limoneux, battant, à très faible stabilité structurale, recouvrant des horizons d’accumulation d’argile (BTg) argileux ou argilo-caillouteux. Ce sont des sols âgés, naturellement acides et lessivés, le plus souvent hydromorphes (engorgés en hiver et au printemps par une nappe perchée de part la faible perméabilité des couches argileuses). Plusieurs types de boulbènes sont distingués, en particulier selon l’épaisseur de la couche limoneuse (ou la profondeur des couches argileuses) et selon la profondeur du cailloutis.

Les sols sont généralement hydromorphes en raison de leur faible perméabilité interne et de la faible pente naturelle du terrain. Selon la profondeur de l’hydromorphie, les luvisols peuvent être qualifiés de luvisols rédoxiques (hydromorphie à plus de 50 cm) ou de luvisols-redoxisols (hydromorphie à moins de 50 cm).

  • UC 4 : Terrasses planes d’alluvions anciennes mal drainées à boulbènes caillouteuses

Au sortir des Pyrénées, des rivières comme l’Ariège ou l’Adour ont étalé des dépôts caillouteux sur une grande largeur en formant des terrasses très étendues à topographie plane et à faible drainage naturel. Les sols sont caillouteux souvent dès la surface. Ils sont bruns lessivés à lessivés hydromorphes (néoluvisols ou luvisols-redoxisols) avec des cailloutis souvent dégradés et colmatés (boulbènes caillouteuses).

  • UC 5 : Terrasses planes d’alluvions anciennes bien drainées du piémont pyrénéen

Il s’agit de terrasses bien marquées dans le paysage, d’origine fluvio-glaciaire, à bon drainage interne. Les couches profondes sont constituées de graves très perméables. Les sols de texture limoneuse à limono-argileuse (Lsa à Las), souvent caillouteux, sont perméables. Ils ont parfois une couleur rougeâtre en liaison avec un épisode climatique plus chaud.

Subdivision : Hautes terrasses anciennes découpées

Les terrasses les plus anciennes des grandes rivières (Garonne, Ariège, Tarn, Aveyron) ont subi l’érosion quaternaire postérieurement à leurs dépôts et ont été découpées ou entaillées par un réseau hydrographique secondaire dense. Il ne subsiste souvent que des morceaux de terrasses en position dominante, entrecoupées de vallées et de versants. Globalement, cette unité se caractérise par une grande hétérogénéité spatiale de sols.

Sur les morceaux de terrasses résiduels, les sols sont lessivés (luvisols), souvent hydromorphes, plus ou moins tronqués par l’érosion (boulbène superficielle, rouget). Sur les versants, les sols sont développés sur des matériaux remaniés (limons, argiles et cailloutis des alluvions anciennes) parfois mélangés avec ceux de la formation géologique tertiaire sous jacente (marnes, calcaires ...) ; ce sont des sols bruns lessivés moyennement hydromorphes (néoluvisols rédoxiques) sur les pentes modérées et des sols bruns (brunisols) ou bruns calcaires (calcosols) sur les pentes plus fortes.

Subdivision : Hauts niveaux bien conservés

Au pied des Pyrénées, les plateaux de Lannemezan et de Ger dominent le paysage environnant. Ils correspondent à d’anciennes surfaces de dépôts de la fin du Tertiaire (Pliocène) et du début du Quaternaire (Donau) issues de l’érosion des Pyrénées. Les sols acides, longtemps occupés par des landes sont riches en matière organique et portent le nom local de ’terre à touyas’. Ce sont des sols bruns acides humifères (brunisols humifères, véracrisols).

Subdivision : Vallées secondaires

Les vallées des rivières secondaires, affluentes des rivières principales, possèdent elles aussi des basses plaines d’alluvions récentes (UC 8 et UC 9), et des terrasses d’alluvions anciennes (UC 10). Lorsque ces vallées sont peu développées, la basse plaine et les terrasses ne peuvent être distinguées cartographiquement (UC 11). Enfin, des alluvions se sont déposés au Quaternaire dans une vaste dépression au pied de la Montagne Noire (UC 12).

 

Dans les vallées qui entaillent les terrains molassiques calcaires du Tertiaire (Gascogne, Lauragais), les sols des basses plaines sont argileux, calcaires ou calciques, rarement caillouteux, profonds, à forte réserve en eau, souvent peu perméables (fluviosols calcaires ou calciques).

Au sortir des terrains acides du Massif Central ou des Pyrénées ou à la traversée de terrains molassiques acides (au Sud de la Gascogne), les rivières ont déposé des alluvions non calcaires. Ce sont des sols moins argileux que les précédents (UC 8) avec parfois des cailloutis roulés de roche acide (quartz, ...).

 

Les vallées des rivières secondaires possèdent souvent des terrasses. Elles sont généralement nettement moins étendues que celles des grandes rivières (UC 3 à 5). Les terrasses les plus larges, cartographiables à l’échelle de 1/500 000e se situent principalement au sud de la Gascogne, sur les rivières gasconnes. Des glacis de raccordement entre les terrasses et les coteaux y sont associés.

Les terrasses portent des sols limoneux et acides appelés localement ’boulbènes’. Ce sont des sols lessivés dégradés hydromorphes (luvisols-redoxisols). Ces boulbènes se différencient selon l’épaisseur du limon recouvrant les argiles et selon la teneur en cailloux.

Les glacis portent des sols bruns lessivés (néoluvisols) appelés boulbènes colorées (couleur moins claire et teneur en argile plus élevée en surface que celles des boulbènes des terrasses).

Cette unité correspond à des vallées pour lesquelles la différenciation de la basse plaine et terrasse n’est pas possible à l’échelle du 1/500 000e. On y trouve des sols similaires à ceux des UC 8 - 9 - 10.

C’est une vaste dépression située au pied de la Montagne Noire et constituée de terrasses, de glacis et de cônes de déjections qui se sont formés au Quaternaire, entre la Montagne Noire et la vallée du Sor ou la vallée du Thoré. Ces dépôts ont été fortement entaillés par les cours d’eau actuels. La petite région se divise en trois unités principales :

  • les terrasses et glacis sur alluvions anciennes (avec des luvisols-redoxisols) ;
  • les glacis et basses plaines sur alluvions récentes (avec des néoluvisols et des brunisols) ;
  • les versants sur molasse calcaire ou formations remaniées (avec des sols hétérogènes : calcosols, néoluvisols ...).

 

Sous-ensemble : COTEAUX MOLASSIQUES TERTIAIRES

Subdivision : Coteaux argilo-calcaires sur marnes dominantes

Les coteaux argilo-calcaires du Tertiaire couvrent de vastes surfaces dans le Bassin Central de Midi-Pyrénées. Quatre unités cartographiques ont été différenciées selon le relief (importance des pentes) et la lithologie (fréquence de bancs calcaires intercalés dans la marne). Le sol caractéristique de cette unité est argileux, calcaire ou calcique et porte le nom vernaculaire de ’Terrefort’.

  • UC 13 : Coteaux peu à moyennement accidentés

Dans cette unité, caractérisée par un relief de collines adoucies (dominance de versants longs à pente faible), les sols sont argileux, généralement profonds, calcaires (sol brun calcaire ou calcosol). Ils sont calciques (sol brun calcique ou calcisol) sur les pentes les plus faibles. Ils évoluent par érosion depuis la mise en culture : en bas de pente se trouvent des sols profonds (colluviosols) ; en haut de coteaux ou sur les versants en forte pente se trouvent des sols superficiels sur marne (calcosols, rendosols).

  • UC 14 : Coteaux moyennement accidentés

Cette unité se différencie de la précédente par un relief plus accidenté avec des versants plus courts et à pentes plus prononcées. Le relief peut être localement armé par des bancs calcaires. La répartition des sols est identique à celle de l’unité précédente. L’érosion étant plus intense, la proportion de sols érodés (avec marne à faible profondeur) est plus importante.

  • UC 15 : Coteaux accidentés avec bancs calcaires

Cette unité à relief accidenté comporte une forte proportion de versants à pente forte. Les sols érodés peu profonds (sur marne ou calcaires) dominent. Ce sont des sols calcaires superficiels (rendosols ou calcosols).

Coteaux molassiques sur marne, avec présence de nombreuses barres calcaires : versants marneux à pentes moyennes à fortes, affleurements rocheux et barres calcaires qui arment le sommet des collines, buttes témoins et petits plateaux calcaires résiduels. Les sols sont le plus souvent des terreforts calcaires peu profonds : sols calcaires plus ou moins caillouteux, reposant sur la marne et parfois sur le calcaire à faible profondeur (rendosols et calcosols).

Subdivision : Coteaux sur substrats non calcaires

Ces substrats non calcaires sont constitués de molasses sableuses, sablo-argileuses à argilo-sableuses, argileuses ou argilo-caillouteuses.

Les Sables Fauves du Bas Armagnac sont une formation géologique originale à l’extrémité ouest de la région. Il s’agit de dépôts de plages et d’estuaires, sableux à argilo-sableux, plutôt colorés en rouge, antérieurs aux grands dépôts quaternaires des Sables des Landes. Le relief est très adouci. Les sols contiennent une forte proportion de sables, généralement fins. Ils sont généralement acides : ce sont des sols bruns lessivés à lessivés (néoluvisols ou luvisols).

Isolés au milieu des marnes du Miocène, subsistent des dépôts molassiques argileux non calcaires. Ils sont vraisemblablement issus de la surface d’érosion pliocène démantelée par l’érosion quaternaire. Ce sont des sols bruns (brunisols) ou bruns recarbonatés (calcosols), limono-argileux à argileux.

Au pied des Pyrénées et au sud de la Gascogne affleurent des dépôts molassiques non calcaires, argileux ou argilo-caillouteux, issus de l’érosion des Pyrénées et datés du Pliocène. Ces dépôts ont été très découpés par un réseau hydrographique dense formant un ensemble de coteaux accidentés. Les sols rencontrés sont des sols bruns acides (brunisols) à bruns lessivés (néoluvisols), limono-argileux à argileux.

Subdivision : Coteaux sur substrats hétérogènes

Les substrats hétérogènes sont constitués de deux ou plusieurs dépôts d’âges et de natures différents, juxtaposés dans l’espace, voire mélangés suite à l’érosion quaternaire.

Cette unité située au sud du département du Tarn est constituée de coteaux développés sur les molasses du Bartonien (marne, grès calcaire, poudingues, calcaires) et recouverts partiellement par des alluvions anciennes. Les sols sont hétérogènes suivant la nature des roches mères rencontrés : ils peuvent être argileux, limoneux ou graveleux ; ce sont des calcosols, brunisols, néoluvisols ou luvisols-redoxisols.

  • UC 21 : Coteaux molassiques avec un recouvrement sommital d’argiles à graviers et de molasses graveleuses

Sols hétérogènes, souvent limono-argilo-sableux, faiblement caillouteux et modérément hydromorphes ou sols argilo-calcaires. Association de sols bruns calcaires (calcosols), de sols bruns calciques (calcisols) et de sols bruns lessivés (néoluvisols) (boulbènes de coteaux) avec parfois des sols lessivés (luvisols), et des sols bruns (brunisols).

A cette unité ont été associés les coteaux sur les conglomérats de la Grésigne. Les sols y sont très hétérogènes et dépendent surtout de la nature des roches mères rencontrées.

Ces coteaux molassiques situés entre l’Agout et le Dadou sont constitués principalement de marnes recouvertes en de nombreux endroits de dépôts graveleux et caillouteux : poudingues de la molasse et alluvions anciennes quaternaires. Les sols y sont très hétérogènes allant des terreforts calcaires (calcosols) aux boulbènes graveleuses ou limoneuses (luvisols ou luvisols-redoxisols) avec présence de nombreux sols de transition (boulbènes de coteaux-néoluvisols).

Le démantèlement par l’érosion quaternaire des dépôts molassiques acides du Pliocène recouvrant les marnes du Miocène donne une unité à relief chahuté (accidenté et sans organisation générale nette) avec une grande hétérogénéité spatiale des sols liée à l’hétérogénéité des substrats (marnes, molasses acides argileuses ou argilo-caillouteuses) et à leur mélange. Les sols sont souvent argileux, mais peuvent être calcaires, non calcaires ou recarbonatés, posséder ou non des cailloux siliceux roulés. Ce sont des sols bruns (brunisols) à bruns calcaires (calcosols), généralement de faible profondeur.
Sous-ensemble : PLATEAUX SUR ROCHE CALCAIRE TENDRE (TERTIAIRE)

  • UC 24 : Plateaux sur roche calcaire tendre (Tertiaire)

Les formations molassiques du Tertiaire peuvent contenir des bancs calcaires intercalés. Ces bancs calcaires, s’ils sont suffisamment épais, forment alors des plateaux calcaires. Ils sont bien individualisés dans le Tarn-et-Garonne, au sud du Lot (Pays de Serre, Quercy blanc) et dans le Tarn (Cordais ...) et de taille réduite et disséminés dans le Gers. Le sol caractéristique de ces plateaux est un sol caillouteux, superficiel à peu profond, sur roche calcaire fissurée à faible profondeur, généralement calcaire (parfois calcique), généralement argileux : la rendzine (rendosol ou parfois rendisol).

UC 24a - Pays de Serre et Quercy Blanc
UC 24b - Plateaux du Tarn
UC 24c - Plateaux résiduels du Gers

Bordure Sud-Ouest du Massif Central

Sous-ensemble : VALLEES PRINCIPALES

  • UC 25 : Vallées principales

Le grand ensemble ’Bordure Sud-Ouest du Massif Central’ est drainé ou traversé par les rivières principales suivantes : le Tarn, l’Aveyron, le Lot et enfin la Dordogne (qui ne fait qu’une incursion très limitée au nord de la Région). Ces vallées sont généralement trop étroites pour être représentées cartographiquement à l’échelle du 1/500 000e. Cette unité cartographique est principalement représentée par la vallée de la Dordogne et par la vallée du Lot en aval de Cahors. Les basses plaines ont des sols peu argileux à forte teneur en sable (fluviosols). Les sols des terrasses peuvent être sablo-graveleux à argileux (luvisols) ; la terre fine est souvent colorée en rouge (Fersialsols).

UC 25a - Vallée du Lot
UC 25b - Vallée de la Dordogne

Sous-ensemble : PLATEAU VOLCANIQUE DE L’AUBRAC

Au nord-ouest du département de l’Aveyron, en périphérie de la région et à cheval sur le département de la Lozère, s’étend un vaste plateau d’altitude constitué par un immense épanchement de lave basaltique. Les sols ont des caractéristiques particulières liées à la roche mère : ce sont des rankers andiques (sur les buttes), des andisols ou des sols bruns andiques (sur les parties intermédiaires), des sols hydromorphes ou tourbeux (dans les dépressions).

Sous-ensemble : COTEAUX ET PLATEAUX A PLACAGES DETRITIQUES ACIDES


Ces formations détritiques sont issues de l’érosion du Massif Central et se sont déposées au-dessus des formations du Primaire ou du Secondaire durant le Tertiaire. Ce sont soit des argiles à graviers, soit des matériaux variés de couleur rougeâtre, appelés sidérolithique.

Ce sont des coteaux et plateaux schisteux recouverts d’argiles à graviers déposées au cours du Tertiaire, surtout dans le département du Tarn et de l’Aveyron. Ces dépôts argilo-graveleux acides ont donné généralement naissance à des sols lessivés (luvisols), plus ou moins tronqués par l’érosion, de texture limoneuse à limono-argileuse, moyennement hydromorphes.

Ces dépôts détritiques acides, colorés en rouge, recouvrent les calcaires durs du Secondaire. Ils peuvent avoir deux origines : soit ils résultent de l’altération sur place des calcaires du Crétacé (altérites du Crétacé) et engendrent un modelé de collines, soit ce sont des dépôts fluviatiles de 1 à 50 m d’épaisseur provenant du Massif Central appelés Sidérolithique. Sur les altérites du Crétacé, les sols sont argileux, plus ou moins graveleux et de couleur rouge (sols fersiallitiques ou fersialsols). Les matériaux du Sidérolithique sont riches en sables ; ils donnent des sols bruns lessivés à lessivés (néoluvisols à luvisols) souvent développés sur des argiles très compactes.

Sous-ensemble : PLATEAUX (ET COTEAUX) CALCAIRES (SECONDAIRE)

Ce sous-ensemble regroupe les unités cartographiques développées sur les affleurements calcaires du Secondaire (calcaires durs, marnes, marno-calcaires ...). Deux vastes zones calcaires se trouvent dans la région : l’une en Aveyron (en altitude), l’autre dans le Lot (à faible altitude).

  • UC 29 : Grands plateaux calcaires ondulés

Les roches calcaires ou dolomitiques dures, fracturées et karstifiées, du Jurassique moyen et supérieur, ont donné de vastes plateaux ondulés, sans réseau hydrographique superficiel (percolation souterraine), à végétation clairsemée adaptée à la sécheresse. Cette unité est constituée de nombreux affleurements rocheux et d’une forte proportion de sols caillouteux superficiels souvent argileux et colorés en rouge, appelés rendzines (rendisols, rendosols). Les sols profonds se trouvent dans d’anciennes vallées (sèches maintenant) et dans des dépressions appelées dolines ; ce sont des sols fersiallitiques (fersialsols).

Le Jurassique inférieur (Lias) affleure en contrebas des Grands Causses. Il comprend des étages de roches calcaires dures qui forment des petits plateaux calcaires. Quand le calcaire est fin, dur et karstifié, les plateaux ont la même physionomie que ceux des grands Causses et les sols sont voisins. Mais lorsque les roches calcaires sont de nature et de consistance différente (calcaires marneux, calcaires gréseux, dolomies gréseuses), les sols rencontrés sont des rendzines (rendisols, rendosols), des sols bruns calcaires (calcosols) ou bruns calciques (calcisols).

Le Jurassique inférieur ou Lias comprend des étages de roches calcaires meubles formant un modelé de collines contrastant avec les plateaux calcaires environnants. Les sols sont argileux et calcaires ; ce sont des régosols (sur les pentes fortes), des rendosols, des calcosols et des colluviosols (bas de versants).

A proximité des Grands Causses du Lot, les calcaires marneux du Kimmeridjien, plus tendres, donnent un modelé beaucoup plus vallonné et découpé. Les sols sont calcaires, caillouteux et superficiels : ce sont des rendzines (rendosols).

Les calcaires du Crétacé se rencontrent en bordure ouest du département du Lot. Ils ne forment pas de grands plateaux karstiques individualisés comme les calcaires du Jurassique, car ils sont assez découpés par le réseau hydrographique. Ils sont souvent recouverts par des dépôts sidérolithiques ou des altérites du Crétacé (UC 28). Les sols dominants sur les zones calcaires sont caillouteux, argileux, rouges, superficiels, calcaires ou calciques (rendosols ou rendisols).

Sous-ensemble : COLLINES ET MONTS SUR ROCHES ACIDES (Permien ou Trias)

Subdivision : Zone de Piémont ( < 600 - 700 m )

Le Trias est essentiellement composé de grès. Il affleure sur une faible largeur et de manière discontinue sur toute la zone de contact entre le socle primaire et les calcaires secondaires dans l’Aveyron, le Lot et le Tarn. Il donne généralement des sols sablo-graveleux (parfois sablo-argileux). Ce sont des sols peu évolués d’érosion (rankosols), des sols bruns (brunisols) à bruns faiblement lessivés (brunisols luviques).

  • UC 35 : Collines sur schistes et grès rouge du Permien (Rougiers)

Cette unité se caractérise par la couleur rouge du substratum géologique composé essentiellement de pélites, de schistes et de grès. Les pélites sont une roche friable très sensible à l’érosion et donnant un paysage raviné. Quand la pente s’atténue, schistes, grès et pélites s’altèrent et forment un matériau meuble parfois reconsolidé appelé le rougier. Les sols développés sur rougier sont des sols peu évolués d’érosion (rankosols) : ils sont peu profonds, rouges, caillouteux, souvent assez riches en sables. Des sols colluviaux (colluviosols) profonds se trouvent en bas de pente.

Ségala Plateaux et collines de 300 à 600/700 m d’altitude, souvent fortement entaillés par les cours d’eau principaux (Tarn, Aveyron, Lot) et leurs affluents. Les sols sur schistes sont le plus souvent limoneux, caillouteux, acides, moyennement profonds. Sur les plateaux, ce sont des sols bruns (brunisols) à bruns lessivés (néoluvisols) limoneux et profonds. Sur les pentes fortes, les sols sont superficiels et caillouteux : ce sont des rankers (rankosols).

Massif granitique de faible altitude (200-600 m) situé à l’est de Villefranche de Rouergue, aplani par l’érosion et fortement recreusé au quaternaire par l’Aveyron et ses affluents pour donner un paysage compartimenté de plateaux. Les sols sont bruns acides (brunisols oligosaturés), généralement développés sur une arène granitique sablo-graveleuse. Sur les versants, ils sont peu épais et reposent directement sur la roche : ce sont des rankers (rankosols).

Subdivision : Zone d’altitude

Hautes collines et monts situés entre 600 et 1100 mètres d’altitude sur schistes et micaschistes. Les sols sont le plus souvent bruns acides (brunisols oligosaturés), riches en matière organique, limoneux, plus ou moins caillouteux, peu ou moyennement profonds. Des sols bruns mésotrophes (brunisols mésosaturés) ou des sols bruns ocreux (alocrisols) sont aussi présents, ainsi que de nombreux sols superficiels caillouteux sur les secteurs à pentes fortes (rankers ou rankosols). Présence localement de sols hydromorphes (rédoxisols, réductisols, histosols).

Les massifs sur gneiss et migmatites sont situés entre 600 et 1 200 mètres d’altitude. Les sols y sont souvent acides à très acides, riches en matière organique, à dominante sablo-limoneuse, contenant peu ou pas d’éléments grossiers, avec une tendance à être podzolisés lorsqu’ils n’ont pas été fertilisés : rankers (rankosols), sols bruns acides (brunisols oligosaturés), sols bruns ocreux (alocrisols), sols podzoliques (podzosols) et localement sols hydromorphes (rédoxisols, réductisols, histosols).

Les massifs granitiques d’altitude sont disséminés dans les départements du Tarn, de l’Aveyron et du Lot. Les sols y sont souvent très acides, riches en matière organique, sableux à sablo-argileux, avec une tendance à être podzolisés lorsqu’ils n’ont pas été fertilisés : rankers (rankosols), sols bruns acides (brunisols oligosaturés), sols bruns ocreux (alocrisols), sols podzoliques (podzosols) et localement sols hydromorphes (rankosols, réductisols, histosols).

Pyrénées

Sous-ensemble : PIEMONT PYRENEEN

Ensemble de terrains de topographie peu marquée et de faible altitude (dépressions et vallées) situés dans les massifs calcaires (Secondaire) de moyenne montagne au Sud de l’axe Neste-Garonne. Dans les dépressions calcaires se sont développés des sols bruns calciques (calcisols) ou des sols colluviaux calcaires (colluviosols), généralement argileux. Sur les terrasses glaciaires et les terrasses alluviales les plus anciennes se trouvent des sols bruns lessivés à lessivés (néoluvisols à luvisols), acides, limono-graveleux. Sur les terrasses plus récentes, on trouve des sols bruns (brunisols) et dans la basse plaine des fluviosols humifères et souvent caillouteux.

Chaîne calcaire accidentée, étroite et longue, constituant les premiers reliefs pyrénéens, et traversant tout le département de l’Ariège d’est en ouest. Dominance d’affleurements rocheux et de sols caillouteux superficiels. Sols colluviaux (colluviosols) dans les parties basses marneuses.

Collines situées de part et d’autre de la vallée de l’Adour en piémont pyrénéen, développées à partir des matériaux schisteux du flysch crétacé, parfois recouverts de produits morainiques. Les sols, assez argileux, sont des rankers (rankosols) sur les fortes pentes ou des sols bruns acides (brunisols oligosaturés) sur schistes ou sur argile à galets sur les pentes faibles à moyennes.

Zone de vallées et de basses collines située entre la chaîne du Plantaurel (UC 42) et le Massif Pyrénéen proprement dit au Sud. Cette zone s’étend d’est en ouest sur toute la largeur du département de l’Ariège (Lavelanet - Foix - La Bastide de Sérou, St-Girons). La grande hétérogénéité des affleurements géologiques engendre une grande hétérogénéité spatiale des sols.

Sous-ensemble : Montagnes pyrénéennes

Les alluvions des vallées pyrénéennes sont très caillouteuses et généralement acides. Les sols, riches en matière organique, sont souvent caillouteux dès la surface, très caillouteux à moyenne profondeur. Ils sont généralement perméables. Ce sont des fluviosols humifères ou des brunisols sur les terrasses.

Les montagnes pyrénéennes calcaires sont essentiellement constituées de calcaires durs du crétacé. Elles se rencontrent de part et d’autre de la zone axiale primaire. D’une façon générale, les affleurements rocheux couvrent de grandes surfaces et les sols sont peu développés et très superficiels. La terre fine est souvent décalcarisée avec une fraction organique importante. Ce sont des lithosols, des rendisols et des calcisols.

Massifs granitiques disséminés tout le long de la zone axiale au milieu des formations schisteuses. Alternance d’affleurements rocheux et d’arènes granitiques sablo-graveleuses. La teneur en matière organique est importante. Les sols sont très acides et ont des caractères podzoliques sur les éboulis ou les arènes. Lithosols, rankers (rankosols) sur roche en place, sols podzoliques (podzosols) sur moraines, éboulis ou arène granitique.

Les schistes couvrent de grandes surfaces dans les Pyrénées. En haute montagne, on trouve des affleurements rocheux (lithosols), des rankers (rankosols) sur schistes, des sols bruns acides humifères (brunisols oligosaturés) sur schistes altérés dès que la pente s’atténue. En moyenne montagne, sur les versants, l’altération des schistes peut donner des sols bruns acides profonds (brunisols oligosaturés).